L’Afrique est riche de talents dans de nombreux domaines tels que la musique, la mode et les arts. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur le monde du cinéma panafricain, mis en avant chaque année à Cannes grâce au Festival International du Film Panafricain (FIFP).
Origine du Festival
Ce festival est né en 2004 de la volonté de Monsieur Eitel Basile Ngangue Ebelle de “montrer l’unité, la communauté universelle dans la diversité.” Pour M. Ngangue Ebelle, Président du festival, “la méconnaissance est source de conflit, et le cinéma est un bel outil pour enseigner la beauté et la tolérance.” Cet entrepreneur de vie, comme il aime à se qualifier, œuvre avec passion pour l’élévation de l’Etre par la culture.
L’Association Nord Sud Développement, co-créateur du festival, a pour vocation de favoriser les échanges culturels Nord Sud par le biais de rencontres artistiques dans les domaines de la culture, du cinéma, de la musique ou de la littérature.
A l’origine, en 2004, les gens se demandaient pourquoi un festival panafricain ? Est-ce qu’il existe autant de films en Afrique pour alimenter un festival ? Et surtout, c’est quoi exactement le panafricanisme ?
Le Festival International du Film Panafricain est indépendant et ne reçoit pas de subventions pour son fonctionnement.
Le panafricanisme c’est quoi ?
Selon le Larousse, le panafricanisme est une doctrine et un mouvement de solidarité entre les peuples africains.
Le Monde Diplomatique explique un peu plus en détail ce mouvement : “Né au début du XXe siècle dans les milieux intellectuels afro-américains et antillais dans un contexte de lutte idéologique contre la discrimination raciale et la colonisation, le panafricanisme visait à unir les Africains et les descendants d’Africains hors d’Afrique dans un même sentiment de fierté pour le passé et les valeurs africaines.”
Le panafricanisme est un idéal de vie, d’ouverture et de solidarité.
Ambition du Festival
Comme pour la danse ou la musique, le festival du cinéma est un lieu privilégié qui rassemble des manifestations artistiques pendant un certain temps et favorise les interactions et les opportunités de collaboration ou de coopération.
Dans le domaine du cinéma, le festival le plus connu est le Festival International du Film de Cannes ! Il a lieu chaque année au mois de mai et fêtera sa 75è édition en 2023 (https://www.festival-cannes.com/fr/ ).
Tout comme son grand frère, le Festival International du Film Panafricain (https://fifp.fr/about/) est une plateforme complète d’exposition et de mise en avant du Cinéma, de ses métiers et de ses savoir-faire, mais il est spécialisé dans le cinéma panafricain.
Le salon panafricain, le marché du festival, est un espace qui propose des expositions, des conférences et des ateliers pour promouvoir la culture, les arts, la mode, la photographie, la peinture, la littérature. De par toutes ces manifestations, il permet à tous les professionnels du monde panafricain, venus du monde entier, de se rencontrer, d’échanger et de trouver des financements.
Il est devenu au fil des ans un véritable moteur de développement de l’industrie du Cinéma et des Arts Panafricains.
Sélection
Lors de sa première édition, le festival n’a présenté que 3 ou 4 films. En 2021, il en proposait 54, dont 32 en sélection officielle ! En effet, depuis 2006, un jury décerne les “Dikalo Awards” aux meilleurs films de chaque catégorie.
Le Festival sélectionne des courts métrages, des longs métrages et des documentaires d’Africains ou de descendants d’Africains à travers le monde. On a pu retrouver ainsi des films de Cuba, du Pérou de Chine, du Ghana, des Etats-Unis, de France, du Canada ou encore du Cameroun, du Sénégal ou du Bénin.
Quelques films primés en 2022
Meilleur Long Métrage Fiction : AYA de/by Simon Coulibaly Gillard (France)
Meilleur Long Métrage Documentaire : LOVELY JACSKON de/by Matt Waldeck (États-Unis)
Meilleur Court Métrage Fiction : ICI S’ACHÈVE LE MONDE de Anne Sophie Nanki (France, Guadeloupe)
Meilleur Court Métrage Documentaire : LES CHASSEURS DE GAZ LACRYMOGÈNE de Liela Ibrahim (Royaume Unis, Soudan)
Diffusion des films panafricains
Les films présentés dans le cadre du festival continuent leur vie à travers d’autres festivals dans le monde mais il reste compliqué de les diffuser à grande échelle. Les espaces de diffusion, mis à part quelques salles indépendantes, ne projettent pas assez ces films. Il y a beaucoup de progrès à faire dans ce domaine.
Financement du cinéma en Afrique
Pendant de très longues années, en Afrique francophone, le cinéma était tributaire de subventions, notamment de la France, pour pouvoir produire et diffuser ses films.
Cela est en train de changer. Les producteurs de films ont appris à diversifier leurs sources de financement pour ne plus être dépendants. En effet, même s’il reste tout un pan de financement basé sur des subventions d’Etat ou de la Francophonie, il existe de nouveaux moyens tels que la vente de produits dérivés ou la diffusion sur des plateformes numériques de vidéo à la demande, en plus de la diffusion en salles et à la télévision qui n’a pas disparu.
Produire un film reste couteux. Rassembler le financement intégral avant de pouvoir démarrer le tournage reste difficile. Alors pourquoi ne pas tenter une autre forme de financement ? Le financement participatif qui mobilise l’épargne de particuliers, pourrait être une source de financement. On voit se développer des plateformes de financement participatif pour lancer des projets immobiliers. Le cinéma pourrait aussi être un bon candidat au financement participatif. Wao qualifie la tontine comme étant du financement collaboratif. En effet, chaque tour de tontine est un financement participatif. Comme chaque membre du groupe en bénéficie alors nous parlons de financement collaboratif.